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I
peter pan
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je voudrais grandir
mais je dois
souffler
sur le ciel des murs
tout le monde arrive à vivre sa vie
en isolant l’innocence
moi je suis encore à l’école
où les nuages racontent des ailes
à l’abri du jour comme du bonheur
des images arpentent mon humble logis
plus tard je vous ferai voir le monde
mais aujourd’hui il me faut écrire
l’ici des mots

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II
quadrature
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j’ai refusé de chercher la source des cercles
dans la gueule des mots
je me bats pour sortir l’oiseau de la pensée
lui il est libre de voir
une vague dan un rêve
l’homme contrairement
prend la douche pour la mer
j’ai l’horreur des corps bien élevés
je veux de la chair
et l’intime vu du ciel
des mouvements fiévreux illuminent mes cordes
j’entends des voix : c’est l’enfer qui se livre

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III
le brouillard-caméléon
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les réponses se trouvent partout
où le moi n’est pas né
le brouillard n’a pas plus d’identité
que l’artiste dans sa chambre
ils ont peur de décroître
mais rien n’est impur
dans la destruction
avec elle c’est le feu
qui enfin se lève
l’envers de soi-même et le réel s’éclaire –
savoir mourir et la poésie

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IV
otage
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j’ai pris l’art pour âme
et le poème pour voix
l’idée du sang ne cessera plus
elle travaille pour moi
« camille j’ai trouvé la frontière
la poésie est maintenant
ta réalité ta seule merveille »
ô toi tout me convient
tout
mais pas d’être esclave
de torchon d’artifice
je ne veux ni contrainte ni contrariété
qu’un grain de sable comme ami de mes nerfs

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V
janus
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dans un carnet on perçoit parfois
la solitude du double
un de mes deux visages doit nourrir le cosmos
j’ai traversé l’invisible
mais le soleil
est un grand égoïste
lors de ma fuite le mystère s’est pendu
je ne suis plus qu’un masque
l’autre visage c’est moi
