parce que la mort est partout elle est ici nulle part. on en parle tout le temps pour n’en parler jamais.
Auteur : camillesova
partir ou le parasite sacré
je rencontre des gens qui construisent des maisons. les gens qui construisent des maisons trouvent ça normal de construire des maisons mais moi je trouve ça fascinant. j’ai du mal à m’imaginer construire une maison quand même l’architecture de mes textes est bancale. est-ce que quelqu’un qui construit des maisons peut trouver que construire un poème est un fait fascinant ? cette question veut dire : combien pèse un poème face à une maison ? je regarde mes mains incapables de construire quoi que ce soit, pense aux khmers, les imagine coupées quand soudain : « et toi tu fais quoi dans la vie ? ».
entre la forêt et le monde qui brule : un fil
je tends un fil au bord de la rivière. le fil est à l’image de celui qui me relie à la terre : il l’effleure à peine.
would you rather be a fish ?
avant toute chose, petit disclaimer : cette note sera la dernière à être aussi personnelle et à être aussi adressée (ça vaut pour la deuxième partie). enfin, j’espère. j’y crois à moitié quand je le dis. mais je vais essayer. au milieu, pour contrebalancer mon étalage de moi, il y aura Paterson de Jim Jarmusch et Paterson de William Carlos Williams. en miroir et en guise d’appui à un semblant de réflexion. les citations viennent donc du second. histoire de me dire qu’il ne s’agit pas que de moi. mais aussi de poésie.
des amis et filmer le ciel
les notes s’accumulent. j’ai trouvé une façon d’écrire qui correspond à mon rythme : diffracté. j’emploie ce terme sans être sûre de ce qu’il signifie. je vérifie : dont la direction a été déviée. pas sûre que mon rythme ait déjà eu une direction dont il aurait pu dévier. alors, probablement pas le terme le plus approprié. plus juste peut-être : saccadé. qui est irrégulier et brusque. c'est tout moi.
toi
la mort ne met pas fin au lien. ce qui veut dire : la fin n’est pas la fin. et donc : la fin n’existe pas. un jour, j’ai emporté d’un monastère une prière qui résonnait avec ce que je m’apprêtais à vivre sans le savoir mais tout en m’en doutant : une mort de plus à affronter.
le silence le caillou la forêt
c’est peut-être ça qui tient quand tout s’écroule : le silence.
le reflet contre le faux miroir
la dernière fois, je parlais du dehors, je parlais de l’ouvert. ces questions occupent mon esprit. j’ai envie de trouver cet endroit où le dedans ne se distingue plus du dehors. j’ai envie de fondre le chemin dans sa verticale. je ne veux plus connaître la différence entre le visible et l’invisible. je veux ne jamais l’avoir connue.
du vide au dehors : big 2022 dialectique
en cette fin d'année je réalise que peu à peu je laisse l’extérieur me transformer. je laisse le dehors entrer dedans : je laisse ouvert. je suis une porte dont je n’ai jamais eu la clé. pour être en vie, il suffisait d’arrêter de la bloquer avec le pied.
en fait presque chez soi
je ne sais pas m’occuper de moi-même. chaque jour où je mange quelque chose de sensé est un jour de victoire. aujourd’hui : presque gagné.